La durabilité prime dans toutes nos activités. Ceci vaut également pour notre transport, lequel représente notre principale source d'émissions de CO2. Nos chauffeurs sont quotidiennement confrontés aux embouteillages et aux routes obstruées. C'est pourquoi nous voyons plus loin que l'autoroute et cherchons des modes de transport alternatifs.
Le nombre de centres de traitement est en outre assez limité dans notre pays. Nous devons souvent emprunter la même route que nos concurrents avec nos flux de matériaux. Et bien que la Belgique soit petite, les chauffeurs perdent quand même beaucoup de temps en sillonnant le pays. Il y a par ailleurs souvent un déséquilibre des flux chez différents collecteurs de déchets. Certains ont un surplus d'un flux spécifique, d'autres une pénurie. En couplant nos transports, ensemble, on peut économiser un paquet de kilomètres. Le dernier mile ou la dernière phase du transport des marchandises vers leur destination finale représente le plus grand coût pour de nombreuses entreprises. L'optimisation du transport par le recours à nos voies navigables peut constituer un gros progrès.
« L'idée d'utiliser les voies navigables découle de la pensée durable et du souhait de décongestionner le ring d’Anvers. Nombre de nos chauffeurs se sont retrouvés plus d'une fois frustrés dans les bouchons. Nous voulons nous attaquer à ce problème tout en devenant un exemple pour les autres entreprises », selon Koen Smits, Area Manager chez Vanheede.
Vanheede, partenaire du Flanders Recycling Hub
La Belgique fait partie des premiers de classe en matière de recyclage. Nous disposons de nombreuses connaissances et d'une grande expérience en flux de déchets. Le projet « Flanders Recycling Hub » de l’Institut Flamand pour la logistique (Vlaams Instituut voor de Logistiek - VIL) entend faire de la Flandre un carrefour international du transport des flux de matériaux en collaboration avec la Société publique de Déchets de la Région Flamande (Openbare Vlaamse Afvalstoffenmaatschappij - OVAM) et l’Institution flamande pour la Recherche Technologique (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek – VITO). Vanheede collabore à ce projet à l'instar de 26 autres entreprises flamandes.
L'année passée, nous avons investi dans notre site relié aux voies navigables dans le port d'Anvers. Grâce à notre emplacement, nous sommes directement connectés aux autres provinces et à l'étranger, tant par la route, que par le rail et les voies navigables. C'est pourquoi nous avons mis sur pied avec le VIL un projet pilote pour effectuer le transport des déchets par navigation fluviale. Le projet dévoilera les opportunités à partir desquelles on peut établir un plan d'action.
Projet pilote de transport de déchet par voies fluviales
Le transport des déchets sur l'eau n'est pas neuf. Mais notre approche bien. Nous ne transportons en effet pas de déchets en vrac, mais des bennes à déchets séparées avec des matériaux préalablement triés qui arrivent directement de chez nos clients. Ce qui est unique c'est que nos propres camions peuvent (dé)charger des bennes à déchets du/sur le bateau. Nous limitons ainsi nos investissements.
Nous avons lancé notre projet pilote la deuxième semaine de novembre. Lundi, le bateau Zulu 02 est parti du port d'Anvers en direction du Limbourg. Il y a collecté des matériaux destinés aux centres de traitement en Flandre-Occidentale : des sacs de jute pour Derotex à Wielsbeke, du bois non traité pour Unilin à Wielsbeke et du métal pour Galloo à Menin. Mercredi, le bateau a amarré dans le port d'Izegem, chargé de 13 bennes à déchets de 30 m³. Celles-ci ont été déchargées pour être transportées vers leur destination finale. Notre timelapse raconte toute l'histoire en à peine une minute.
Transport multimodal, notre vision d'avenir
« Le but est de parvenir dans le futur à un service de navette qui naviguera en continu et que nous voulons aussi ouvrir aux autres entreprises. Nous avons calculé que si un bateau était actif toute une semaine sur le trajet, Vanheede Environment Group pourrait supprimer 4000 transports routiers par an. Si d'autres entreprises transportant des matériaux de déchets et de recyclage par la route de Flandre-Occidentale, du Limbourg ou d’Anvers veulent se joindre à nous, on peut facilement se passer de 76 000 camions », explique Koen Smits, Area Manager chez Vanheede.
Le bateau que nous utilisons dans le projet pilote n'est pas le bateau définitif. Ce dernier devrait être 2 m plus large que l'actuel pour nous permettre de transporter nos plus grandes bennes à déchets de 40 m³. Il nous faudrait également utiliser un bateau plus long pour pouvoir placer 30 bennes à déchets les unes à côté des autres. Et pouvoir maximiser la cargaison et l'impact.
Les difficultés résident dans la hauteur des quais, le niveau des eaux et bien entendu l'accessibilité des quais pour nos camions. Le bateau doit être amarré au niveau du sol pour que notre camion-crochet puisse facilement hisser la benne à déchets. La base doit également être légèrement durcie pour que le camion puisse facilement atteindre le quai. Nous discutons de ces mesures infrastructurelles avec le gestionnaire du port d'Anvers et la société de développement provincial (Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij – POM).
Alors qu'un chauffeur perd actuellement une journée complète à transiter du Limbourg à la Flandre-Occidentale, avec un bateau, on peut emporter 13 bennes à déchets d'un coup. Nous sommes très fiers de pouvoir œuvrer à un transport plus durable. Nous ambitionnons de poursuivre cet axe de développement pour rendre notre transport vraiment multimodal.