Toutes les matières plastiques recyclables
L’Europe insiste sur l’importance d’une amplification des efforts de recyclage. La Commission européenne a ainsi édicté en 2018 de nouvelles directives de recyclage pour de nombreux matériaux d’emballage, dont les matières plastiques. D’ici 2030, l’Europe veut que les Etats membres recyclent 55% des emballages plastiques sur le marché. En Belgique, nous recyclons aujourd’hui quelque 40% de tous les emballages plastiques ménagers et 54% des emballages plastiques industriels. La réalisation de cet objectif européen constitue donc un sérieux défi. Mais la carte est jouable.
« Fost Plus continue d’informer et de conseiller les entreprises tout au long de la chaîne, des producteurs d’emballages aux entreprises de recyclage, des entreprises de collecte aux centres de tri. Fost Plus veut regrouper tous les acteurs de la chaîne afin de mieux harmoniser leurs activités. D’une part, Fost Plus stimule l’écodesign et recommande aux entreprises de choisir et de concevoir des emballages qui soient mieux recyclables. Les tarifs Point Vert, adaptés à l’écodesign des emballages, forment un stimulant pour l’usage de matériaux recyclables. D’autre part, Fost Plus veut encourager les investissements dans l’extension de nouveaux marchés d’écoulement pour les déchets triés. Ce n’est qu’en bouclant la boucle que nous pouvons faire progresser l’économie circulaire en Belgique. »
Stephan Windels, Président Fost Plus
Les entreprises trient toujours davantage de plastique à la source
Pour favoriser aussi le recyclage des matières plastiques industrielles, les entreprises flamandes doivent, depuis le 1 juin 2018, trier trois fractions plastiques supplémentaires, en plus des dix-huit types de déchets qu’elles collectent déjà séparément aujourd’hui : les films plastiques, les matières plastiques dures et le polystyrène expansé (plus connu sous le nom de frigolite). Cette décision est tombée entre autres parce que les chiffres de 2016 en matière de déchets industriels démontraient encore un potentiel assez considérable en ce qui concerne les collectes sélectives de matières plastiques : les analyses de tri de l’OVAM démontraient en effet que sur 1 080 000 tonnes de déchets résiduels industriels collectés, quelque 10 à 15% se composent de matières plastiques qui peuvent désormais faire l’objet de collectes sélectives.
« Vanheede tient à offrir à ses clients une solution réalisable pour répondre à cette nouvelle obligation de tri. Nous proposons des sacs séparés aux clients. Ils peuvent ainsi séparer les différentes fractions des autres flux. Les collectes toujours plus sélectives entraînent aussi des défis logistiques. Chez Vanheede, nous avons fait le choix de transporter les différents sacs de nos clients dans un seul et même camion. Les fractions étant emballées dans différents sacs, les flux ne se mélangent pas et nous pouvons les séparer simplement à l’arrivée pour ensuite les valoriser comme il se doit. Ceci nous évite d’envoyer plusieurs camions sur des routes déjà largement encombrées. »
Pieter Vierstraete, Material Recovery Manager, Vanheede Environmental Logistics
Davantage de tri et davantage de recyclage ne signifient pas pour autant que nous bouclions effectivement les cycles de matériaux. Il va de soi que ce sont là des conditions importantes pour créer une économie circulaire, mais en l’absence d’une demande de produits recyclés, nous ne faisons que déplacer le problème d’une montagne de déchets vers une montagne de recyclage. Dans cinq ans, le marché comptera un surplus de produits recyclés. Nous devrons donc créer une demande suffisamment importante pour maintenir le marché en équilibre.
Et donc, nous n’avons pas seulement besoin de pourcentages de collecte et de recyclage dûment déterminés, mais aussi de mesures régulatrices qui stimuleront les entreprises à utiliser les produits recyclés dans leurs processus de production, comme :
▪ Une quantité minimale de recycled content obligatoire dans les nouveaux produits.
▪ L’élimination de l’interdiction légale de l’usage de matières plastiques recyclées dans de nouveaux produits (comme l’interdiction d’utiliser des matières plastiques recyclées dans des applications HDPE).
▪ L’élaboration, au niveau européen, d’une série de directives obligeant les entreprises à concevoir leurs produits en vue d’un recyclage ultérieur.
À travers notre fédération sectorielle Go4Circle, nous tentons de stimuler la demande en produits recyclés sur chacun de ces fronts. Afin d’offrir ainsi aux déchets recyclés la garantie d’une valorisation et de récompenser les nombreux efforts de tri et de recyclage.
Solid Recovered Fuels : du statut de matière plastique à celui de combustible
Vanheede a élaboré un procédé permettant de convertir des fractions de déchets résiduels, telles que les matières plastiques non recyclables et les textiles, en Solid Recovered Fuels (SRF) : des combustibles respectueux de l’environnement et des matières premières pour industrie du ciment et de la chaux. L’usage de ces combustibles dans le processus de production de l’industrie du ciment et de la chaux crée une valorisation à 100% de ces déchets. Il y a d’une part la valorisation énergétique grâce à la chaleur libérée lors de la combustion ; d’autre part, les cendres qui subsistent après la combustion forment une matière première pure pour le ciment ou la chaux.
Créer nous-mêmes de nouvelles possibilités d’écoulement
Comment pouvons-nous réutiliser les matières plastiques d’une façon qualitative ? Chez Vanheede, nous recherchons activement des solutions. Entre autres dans le cadre de projets de recherche tels qu’URBANREC ou en convertissant nous-mêmes des matières plastiques en combustibles solides.
URBANREC : Plastiques circulaires à partir de déchets encombrants
Le projet européen URBANREC (convention de subventionnement n° 690103) recherche des solutions pour les déchets encombrants. Même dans un pays comme la Belgique, où s’appliquent tant de règles de tri, les habitants produisent en moyenne 30 kg de déchets encombrants par an, soit un cinquième du volume total des déchets résiduels.
Des analyses de tri démontrent que de meilleures techniques de tri et de recyclage peuvent offrir une solution. Le projet URBANREC réunit des organisations de différents pays européens en vue d’étudier les opportunités pour les principaux flux de déchets encombrants : bois, matelas, textiles mixtes et matières plastiques mixtes. Dans le cadre de ce projet, Vanheede s’engage à purifier les flux de matières plastiques en plastiques circulaires et à convertir des matières plastiques difficilement recyclables en matériaux composites.